Depuis ma tendre enfance, j’avais toujours éprouvé un immense plaisir à lire ! À ma passion de la lecture s’est ajouté l’amour de l’écriture. Je me disais que, quand je serais grande, je serais « journaliste écrivain ». Si on m’avait dit un jour que je vendrais des livres dans des festivals ou encore aux différents marchés, j’aurais sans doute dit : « non, je ne pense pas, je ne le ferai pas. »
Tout simplement parce que je suis introvertie, je préfère écrire ou me cacher derrière un micro à la radio, où personne ne me voit. Le simple fait de penser que je devrais parler à des inconnus me terrifie. J’ai publié des livres, et il fallait absolument les vendre. Certains manuscrits doivent être imprimés, et bien d’autres projets doivent voir le jour. J’avais donc le choix entre me contenter de la vente en ligne ou vendre en personne.
La vente en ligne, c’est un autre sujet… Pour commencer, si je voulais vendre un grand nombre de livres, il fallait que je sorte, que je rencontre moi-même les acheteurs, dans les marchés et les festivals. Il fallait donc que je le fasse !
En 2024, j’ai participé à 5 festivals du livre et 12 marchés dont la plupart à Harrisburg ou aux environs, à State College, à Syracuse à New York, au total 17 ventes. Certains marchés en valaient la peine, d’autres non. J’ai ainsi beaucoup appris et j’aimerais partager mon expérience de vente lors de ces différents marchés.
Voici ce que j’ai appris cette année :
La présentation des articles sur la table est très importante.
C’est le premier message que vous adressez aux clients. Lorsque les articles ne sont pas bien disposés sur la table, le client y jettera à peine un coup d’œil ou ne s’y retrouvera pas. Vu qu’il y a d’autres vendeurs, il ira voir ce que les autres offrent. Lorsque je n’avais que deux livres à présenter, ce n’était pas très difficile.
Le problème a commencé à se poser lorsque j’avais plusieurs articles tels que les cartes mémoires, les tasses, les gourdes, les autocollants, les boucles d’oreilles et même les puzzles. La première fois, j’avais mis les livres d’un côté et les autres articles de l’autre. J’avais remarqué que les clients avaient du mal à scruter chaque article. Alors, j’avais décidé de séparer : le livre « À la rencontre de l’okapi » d’une part, et juste à côté tous les articles relatifs à l’okapi. De l’autre côté, « À la rencontre du bonobo », avec tous les produits relatifs au bonobo. J’ai ainsi remarqué que les clients amoureux de l’okapi se concentraient sur le livre et les autres produits. J’entendais souvent des commentaires du genre : « Je n’ai pas d’enfants, mais comme j’aime l’okapi, je prendrai bien une tasse… »
Lorsque j’ai ajouté le 3e livre, « À la rencontre du gorille des montagnes », je voulais le mettre en exergue, donc il était au milieu, entre l’okapi à sa droite et le bonobo à sa gauche. J’ai trouvé que cette méthode marchait bien car la plupart du temps, les clients avaient tendance à s’intéresser au gorille des montagnes. C’est exactement ce que je voulais.
Il est donc important de prendre le temps de bien classer vos articles sur la table !
Établir et maintenir un contact visuel avec les clients.
Il est impératif d’établir un contact visuel avec les potentiels acheteurs. Debout derrière ma table, j’observais attentivement ce qui se passait autour de moi. Lorsque je remarquais qu’il y avait une personne qui regardait ma table, je cherchais à établir un contact visuel avec cette personne. C’est un peu comme si je l’appelais. À ce regard, j’ajoutais un petit sourire ; en fait, c’était une invitation tacite que je lançais au client. Ça marchait aussi. Le/ la client (e) s’approchait, me saluait et fixait de nouveau les livres. Je les invitais alors à feuilleter les échantillons. Et je continuais à observer le potentiel acheteur. Il m’arrivait aussi de lancer la conversation : « Alors, avez-vous déjà entendu parler de l’okapi/ du bonobo/ du gorille des montagnes ? » À une réponse négative, je me lançais dans une présentation des livres, en soulignant l’objectif que je poursuis en publiant ces ouvrages.
Lorsque la personne me disait qu’elle avait déjà entendu parler de l’okapi/ du bonobo, ou qu’elle avait déjà vu un okapi dans un zoo, je devenais curieuse et je lui posais des questions, et la conversation était généralement pleine d’informations. Ça me permettait aussi de recueillir diverses infos dont je pourrai me servir, on ne sait jamais… Cette méthode, même si elle n’aboutit pas toujours à une vente immédiate, peut ouvrir des portes. Peut-être que vous parlez à un directeur d’école, à une maîtresse, ou encore à un membre du comité des parents… J’avais rencontré une dame avec qui j’avais longtemps échangé sur le bonobo ; elle n’en avait pas acheté ce jour-là. J’ai revu la même dame quelques mois après, et cette fois-là, elle avait acheté plusieurs exemplaires de “ À la rencontre du bonobo.”
Portez des chaussures confortables.
Je suis sûre que vous ne vous attendiez pas à ce que je parle des chaussures. J’aimais rester debout la plupart du temps, car cela me permettait d’être active. Je pouvais facilement aller d’un bout à l’autre de la table, m’accroupir pour emballer les produits achetés. Croyez-moi, si vous n’avez pas de chaussures confortables, la journée vous paraîtra bien longue… Je tiens à préciser que ces ventes duraient souvent 4 heures, 5 heures, voire même 6 heures. Je ne restais pas debout tout ce temps, rassurez-vous, je ne suis plus aussi jeune… Je m’asseyais de temps en temps, mais seulement pendant les temps morts, lorsqu’il n’y avait pas de clients en vue.
Ne restez pas scotchés sur votre téléphone portable.
Vous êtes à un marché pour parler à des gens, alors oubliez un peu votre téléphone portable. Le seul moment où j’avais mon téléphone est quand je postais sur les réseaux sociaux à l’ouverture du festival pour inviter plusieurs personnes à nous rejoindre. J’avais vu autour de moi des vendeurs assis sur leur téléphone portable, pendant que des clients s’arrêtaient devant la table puis continuaient leur chemin en lançant un dernier regard sur la table, ne sachant pas comment engager la conversation avec un vendeur absorbé par son téléphone.
Les marchés ne se ressemblent pas !
Pour les livres, j’ai beaucoup aimé les festivals du livre, où j’ai vendu un nombre considérable d’exemplaires. C’est normal, les gens venaient à ces festivals pour y acheter des livres. Dans ces festivals, je n’emportais pas les tasses, ni les gourdes ou autres articles, sauf les cartes mémoire et les puzzles. Je pense que chaque marché a sa propre clientèle. Il est vrai qu’il est difficile de savoir à quel type de clients on aura affaire, alors je me prépare à tout.
Dans les autres marchés, j’emportais tous les produits que j’avais. Quand j’observais autour de moi, je cherchais à identifier quels articles intéressaient particulièrement les gens. Par exemple, j’avais remarqué que les gourdes étaient très prisées. Pour le marché de Noël, j’avais pris soin d’ajouter des présentoirs de bouteilles, car l’année précédente, j’avais constaté que c’étaient des cadeaux populaires. C’est un produit qui ne coûte pas cher et qui est pratique. J’en ai donc emporté quelques-uns, et j’ai vendu tout mon stock !
Dans tous les marchés, j’ai vendu plus de livres que les produits dérivés. Je suis plutôt satisfaite. Même si j’ai décidé d’ajouter des produits dérivés, les livres restent ma priorité, et le fait qu’ils attirent toujours un grand nombre d’acheteurs me fait plaisir !
Ces marchés ont rapporté le double de ce que j’ai dépensé pour l’ achat de l’espace. Je ne suis pas déçue. Certains marchés ont attiré des foules, d’autres moins. Une chose que j’ai aussi retenue, c’est que ces marchés sont souvent imprévisibles : ça passe ou ça casse. Le plus important reste d’établir des relations et, surtout, d’apprendre de chaque expérience inoubliable !