
Je me souviens encore de ce jour où j’ai reçu plus de mille exemplaires du livre “À la rencontre du bonobo”.
Ce jour-là, j’étais folle de joie. Après avoir passé plusieurs semaines à attendre des nouvelles de l’imprimeur, je pouvais enfin toucher ces livres tant espérés ! Je fermais les yeux et humais l’odeur enivrante des pages fraîchement sorties de l’imprimerie. Combien de temps ai-je passé à contempler ces livres soigneusement rangés dans leurs cartons ? Combien de temps ai-je pris à les inspecter un à un ? Eh oui, il fallait bien les vérifier, car j’avais seulement quelques jours pour signaler un éventuel problème à l’assurance et à l’imprimeur. Dieu merci, je n’ai rencontré aucun souci. Tous les livres étaient parfaitement emballés et conservés.

Après cette euphorie, le retour à la réalité s’est imposé. Une petite peur s’est installée : dans ce métier, rien n’est jamais acquis — mais je suppose qu’en réalité, dans toute chose, rien ne l’est vraiment. Je me suis mise à me poser mille questions : « Allons-nous réussir à vendre tous ces livres ? », « Et s’ils ne marchaient pas aussi bien qu’À la rencontre de l’Okapi, que ferions-nous ? », « Est-ce que notre équipe avait suffisamment communiqué autour de cette sortie ? », « Aurais-je dû commencer par la version en anglais ? » Toutes ces interrogations me hantaient. Je vous assure, j’avais peur… peur d’être déçue, peur de ne pas vendre, peur d’échouer.
Puis je me suis dit : les livres sont là, il faut avancer plutôt que de nourrir des pensées noires. Et je n’étais pas seule dans cette aventure. Je ne l’ai d’ailleurs jamais été. Je rencontre toujours des personnes, proches ou pas, qui finissent par mettre la main à la pâte et apporter leur pierre à l’édifice.

Trois ans plus tard, le stock a fortement diminué. À vrai dire, nous devons songer sérieusement à réimprimer un nouveau lot d’À la rencontre de l’Okapi et celui du Bonobo. Le décollage avait été lent, mais très vite, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre. À la rencontre du bonobo se vend… et je suis aujourd’hui fière de son parcours. Je suis plus sereine, plus confiante et riche des leçons tirées de nos erreurs passées, notamment en communication et en marketing.
Je suis maintenant impatiente de vous présenter le prochain bébé…